Co-signée par des membres chercheurs et collaborateurs de l’Observatoire, une lettre d’opinion est publiée dans Le Devoir pour que ne soient pas oubliés les services de proximité en santé mentale dans la discussion sur la prévention et le traitement des problèmes de santé mentale de populations à risque de comportements perturbateurs ou de contacts judiciaires.

À l’initiative de Marichelle Leclair (candidate au doctorat en psychologie à l’Université de Montréal, membre de l’Observatoire), la rédaction de cette lettre donne suite à des discussions ayant ressurgi sur la place publique dans la foulée de récents événements troublants dans l’actualité.

 

Ce qu'il faut retenir (enfilade Twitter en anglais)
L’initiatrice de la lettre publiée dans Le Devoir, Marichelle Leclair, résume les principaux points abordés dans cette enfilade Twitter :
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Un sujet qui fait réagir

Le texte publié soulève des réactions. L’intérêt pour la thématique est manifeste et plusieurs se sentent interpellés par les problèmes soulevés dans la lettre. Nous publions ci-dessous, avec l’accord de l’auteur, l’une des correspondances reçues particulièrement riche en pertinence. Elle nous a été transmises par un intervenant social, amène une perspective sensible à la pratique, des éléments de réflexion et d’information complémentaire à la lettre publiée dans Le Devoir.

Lettre d'un intervenant au Comité logement de la Petite patrie

“Bonjour Mme. Leclair,

Mon nom est Martin Blanchard, et je suis intervenant au Comité logement de la Petite Patrie.

Je veux vous féliciter pour l’initiative de votre lettre dans Le Devoir de ce matin, et je vous serais reconnaissant si vous pourriez passer ce message aux signataires de votre lettre.

Toutes les personnes qui travaillent dans un organisme d’aide aux locataires vous le diront: les problèmes de santé mentale sont omniprésents chez les personnes que nous aidons, et cette année la proportion de ces problèmes de santé mentale est devenue ahurissante. Le constat partagé est que les problèmes de logement sont un déclencheur dans certains cas, et dans d’autres cas, un point focal de tous les autres problèmes de vie.

Votre lettre est en parfaite cohérence avec nos expériences de terrain et les solutions que nous mettons de l’avant. Je ne pourrais pas mieux dire ce qui pose problème et ce qu’il faut faire rapidement pour enfin apporter une réelle aide à tant de gens en détresse.

Nous ne sommes pas formé.es pour intervenir auprès des personnes ayant des problèmes de santé mentale, et pourtant nous devons le faire chaque jour, car le système actuel est totalement déficient à cet égard. Pour donner un seul exemple, j’ai donné mon numéro personnel à une personne en crise dans son logement, car je crains le pire. Or, les ressources du système public que j’ai contacté ne peuvent rien faire tant qu’il n’y aura pas la crise. Au mieux et après une forte pression, j’ai réussi à le mettre en file d’attente pour un suivi d’intensité variable qui le contactera par téléphone. C’est tragiquement insuffisant.

Ainsi, c’est lorsque la violence surgit que le système public réagit réellement. Voilà le lien entre santé mentale et violence.

Si vous souhaitez avoir des témoignages d’intervenant.es pour vous soutenir dans vos représentations, je suis heureux de pouvoir vous aider en mobilisant le réseau qui est le mien.

Je vous souhaite bonne chance et bon courage dans votre lutte.

Solidairement, Martin Blanchard
Comité logement de la Petite Patrie