À l’initiative de Marichelle Leclair (candidate au doctorat en psychologie à l’Université de Montréal, membre de l’Observatoire), la rédaction de cette lettre donne suite à des discussions ayant ressurgi sur la place publique dans la foulée de récents événements troublants dans l’actualité.
Ce qu'il faut retenir (enfilade Twitter en anglais)
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7 takeaways, en anglais s’il vous plait.
(1/7) No evidence of causal link between mental illness and violence. People with mental illness are much more likely to be victim than perpetrator. https://t.co/GNZyS7f06s— Marichelle Leclair (@marichelec) November 11, 2020
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(2/7) The structural and social stigma experienced by many, including people with mental illness, needs to be addressed. It is a barrier to accessing employment, meaningful activities, housing, and a supportive social network. Social integration is a safeguard against violence. https://t.co/ldxKQVhIde
— Marichelle Leclair (@marichelec) November 11, 2020
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(3/7) Mere access to services is insufficient. We need to invest to improve systems integration. Procedures for access are currently relayed to the user and their loved ones, who must struggle through different systems to obtain adequate responses to their various needs. https://t.co/fEEzXjoFb1
— Marichelle Leclair (@marichelec) November 11, 2020
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(4/7) This situation is compounded by the fact that people with mental illness and behaviours perceived as disruptive or aggressive are often rejected by services because their needs are considered too complex. https://t.co/g36yvNE43O
— Marichelle Leclair (@marichelec) November 11, 2020
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(5/7) Clinical/financial resources are organized in a reactive manner, i.e. in highly specialized forensic services that are accessible only after a crime. The appropriate resources must be available upstream, rather than relying on the justice system as a gateway to services. https://t.co/YRGjYS5a7w
— Marichelle Leclair (@marichelec) November 11, 2020
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(6/7) One practical, promising avenue would be to share forensic knowledge upstream and train street workers, nurses, general practitioners in violence risk assessment and management. https://t.co/C9odTh47Su
— Marichelle Leclair (@marichelec) November 11, 2020
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(7/7) Finally, investments in mental health must provide support for family and friends. They are too often in untenable positions, having to juggle the search for care, the understanding the administrative maze, and their own health and safety. https://t.co/vB7risX3vx
— Marichelle Leclair (@marichelec) November 11, 2020
Un sujet qui fait réagir
Le texte publié soulève des réactions. L’intérêt pour la thématique est manifeste et plusieurs se sentent interpellés par les problèmes soulevés dans la lettre. Nous publions ci-dessous, avec l’accord de l’auteur, l’une des correspondances reçues particulièrement riche en pertinence. Elle nous a été transmises par un intervenant social, amène une perspective sensible à la pratique, des éléments de réflexion et d’information complémentaire à la lettre publiée dans Le Devoir.
Lettre d'un intervenant au Comité logement de la Petite patrie
“Bonjour Mme. Leclair,
Mon nom est Martin Blanchard, et je suis intervenant au Comité logement de la Petite Patrie.
Je veux vous féliciter pour l’initiative de votre lettre dans Le Devoir de ce matin, et je vous serais reconnaissant si vous pourriez passer ce message aux signataires de votre lettre.
Toutes les personnes qui travaillent dans un organisme d’aide aux locataires vous le diront: les problèmes de santé mentale sont omniprésents chez les personnes que nous aidons, et cette année la proportion de ces problèmes de santé mentale est devenue ahurissante. Le constat partagé est que les problèmes de logement sont un déclencheur dans certains cas, et dans d’autres cas, un point focal de tous les autres problèmes de vie.
Votre lettre est en parfaite cohérence avec nos expériences de terrain et les solutions que nous mettons de l’avant. Je ne pourrais pas mieux dire ce qui pose problème et ce qu’il faut faire rapidement pour enfin apporter une réelle aide à tant de gens en détresse.
Nous ne sommes pas formé.es pour intervenir auprès des personnes ayant des problèmes de santé mentale, et pourtant nous devons le faire chaque jour, car le système actuel est totalement déficient à cet égard. Pour donner un seul exemple, j’ai donné mon numéro personnel à une personne en crise dans son logement, car je crains le pire. Or, les ressources du système public que j’ai contacté ne peuvent rien faire tant qu’il n’y aura pas la crise. Au mieux et après une forte pression, j’ai réussi à le mettre en file d’attente pour un suivi d’intensité variable qui le contactera par téléphone. C’est tragiquement insuffisant.
Ainsi, c’est lorsque la violence surgit que le système public réagit réellement. Voilà le lien entre santé mentale et violence.
Si vous souhaitez avoir des témoignages d’intervenant.es pour vous soutenir dans vos représentations, je suis heureux de pouvoir vous aider en mobilisant le réseau qui est le mien.
Je vous souhaite bonne chance et bon courage dans votre lutte.
Solidairement, Martin Blanchard
Comité logement de la Petite Patrie